Comment accompagner la monoparentalité en entreprise ?
Découvrez des actions concrètes que les entreprises peuvent mettre en place pour mieux accompagner leurs collaborateurs parents célibataires.
Quatre pistes concrètes pour mieux accompagner la monoparentalité en entreprise.
En février 2022, un collectif de dirigeants d’entreprises signait une tribune dans Le Monde et lançait un appel pour mieux accompagner la monoparentalité en entreprise (1). Alors que, selon l’INSEE (2), ¼ des familles se trouvent aujourd’hui dans cette situation, gérées par des femmes à 85 %, quelles actions sont réellement attendues par les parents solo salariés ? Et pourquoi est-ce important de mieux aider ces parents célibataires à concilier leurs obligations professionnelles et familiales ?
Faciliter l’organisation de la vie quotidienne des familles monoparentales
Maman d’un garçon de 5 ans et enseignante, Dominique* n’hĂ©site pas une seconde lorsqu’on lui demande ce qui pourrait l’aider dans son quotidien de parent solo : une plus grande flexibilitĂ© dans l’organisation de son travail. “La bĂŞte noire des parents solo, ce sont les horaires d’embauche et de dĂ©bauche fixes”, explique-t-elle. “On est constamment stressĂ© d’arriver en retard, au travail, Ă l’école, Ă la crèche… ”, abonde de son cĂ´tĂ© Amandine*, maman cĂ©libataire d’une adolescente de 16 ans. Le tĂ©lĂ©travail a, il est vrai, apportĂ© une certaine souplesse dans ce partage du temps serrĂ© au quotidien. Mais dans un contexte dans lequel ce dernier n’est pas envisageable, des solutions restent possibles, telles que la mise en place d’horaires amĂ©nagĂ©s. Moins complexes Ă mettre en Ĺ“uvre, les solutions ponctuelles assouplissant l’organisation du travail peuvent Ă©galement ĂŞtre bĂ©nĂ©fiques. “J’étais dans l’angoisse permanente que ma fille tombe malade. Pas pour le confort de ma fille, mais pour les problèmes de garde que ça allait engendrer”, regrette Amandine. “Si mon entreprise d’alors avait proposĂ© des jours enfant malade, ça aurait Ă©tĂ© un soulagement”. Parallèlement, faciliter la prise de congĂ© des parents solo durant les vacances scolaires est une action relativement simple Ă mettre en place, mais rĂ©ellement aidante. “De manière gĂ©nĂ©rale, tous les dispositifs proposĂ©s par l’entreprise fluidifiant la garde des enfants et la gestion de la vie quotidienne est une aide prĂ©cieuse”, souligne Amandine.
C’est justement la vocation de l’offre FAMILIZY, qui complète notre offre de places en crèches d’entreprise. Cet outil d’accompagnement renforcĂ© des familles, monoparentales ou non, propose des services clĂ© en main visant Ă soulager le quotidien : service de mĂ©nage, aides aux tâches administrative, soutien aux personnes handicapĂ©es/malades, garde d’enfants en pĂ©riscolaire, solutions de garde ponctuelle en cas d’imprĂ©vus, offre de soutien scolaire… Un accompagnement qui prend Ă©galement la forme d’un service de coaching, oĂą les parents solo sont vĂ©ritablement Ă©coutĂ©s et reçoivent des conseils personnalisĂ©s. Toutefois, faciliter la vie quotidienne des familles monoparentales peut nĂ©cessiter un changement de regard au niveau du management. “Pour qu’un salariĂ© parent solo se sente autorisĂ© Ă utiliser ces dispositifs sans peur, il faut que son encadrement soit pleinement en soutien. Sinon, on aura rĂ©solu que la partie “logistique” du problème. La charge mentale et le stress resteront les mĂŞmes”, souligne Amandine.
Zoom : La Maison Bleue, mécène officiel du Fonds de dotation Femmes & Avenir.
Pour lutter contre la précarisation des familles monoparentales, axe au cœur des enjeux en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, nous avons signé une convention de mécénat le mardi 21 février 2023 avec le Fonds de dotation Femmes et Avenir. Au-delà de ce partenariat plus qu’engageant, à La Maison Bleue, nous avons également signé la charte Femmes & Avenir, afin de marquer l’engagement du Groupe envers ses salariés.
Comment faire face aux difficultés financières ?
L’autre problème majeur des parents solo, ce sont les difficultĂ©s financières. Alors que près de 85 % des familles monoparentales sont dirigĂ©es par des femmes, près de 40 % d’entre elles vivent en dessous du seuil de pauvretĂ©. “Le cĂ´tĂ© financier pèse très lourd dans mes dĂ©cisions. Auparavant, je travaillais Ă mi-temps. Le rythme Ă©tait moins forcenĂ©, mais j’ai dĂ» y renoncer en raison de la baisse de salaire consĂ©quente et de l’incidence sur mon niveau de vie”, se rappelle Dominique. Ainsi, mettre en place des dispositifs d’aides financières peut apporter une bouffĂ©e d’air Ă ces familles souvent modestes, tels que des avances sur salaire, des primes vacances, une mutuelle avantageuse… Une politique de parentalitĂ© bienveillante en entreprise, via la rĂ©servation de places en crèches pour les enfants de ses collaborateurs ou encore l’organisation d’un soutien Ă la parentalitĂ©, est aussi apprĂ©ciable. Rappelons que pour une famille monoparentale au smic, les frais de garde d’un enfant de moins de 3 ans pèsent entre 7% et 10% des revenus nets (3) ! Par ailleurs, une politique RH incitative Ă la mobilitĂ© des salariĂ©s monoparentaux peut constituer une piste intĂ©ressante d’accompagnement : “J’aimerais progresser, me former pour changer de job… Mais je dois reconnaĂ®tre que sans aide, je ne trouverais pas le temps ni l’énergie de me projeter dans une autre perspective de carrière”, dĂ©plore Dominique.
L’accompagnement pour les démarches administratives et sociales
L’entreprise peut également faire office de pont entre les services administratifs et sociaux et les collaborateurs à la tête d’une famille monoparentale. Cela peut prendre la forme d’un service de mise en relations entre familles et acteurs publics ou associations, d’un accompagnement à la constitution et au suivi des dossiers de demande de logement ou de prestation sociale ou encore d’un accès prioritaire au logement dans le cadre du 1 % patronal.
Les solutions pour veiller à la santé des travailleurs monoparentaux
“Le quotidien est tellement chargé, je dois tout anticiper, tout organiser. C’est vrai que j’ai tendance à m’oublier”, reconnaît Dominique. Et ce stress permanent dans lequel vit les parents en situation de monoparentalité a un prix. Selon les études (4), il augmente considérablement le risque de maladies cardio-vasculaires, de pathologies chroniques, de troubles de la santé mentale… Il est donc important pour une entreprise de veiller à la santé de ses travailleurs monoparentaux. Pour cela, des solutions sont possibles :
● Mobiliser les acteurs dédiés afin d’élaborer un plan d’action en faveur de la prise en compte du sujet de la monoparentalité en entreprise : faciliter l’accès au mode de garde par une crèche d’entreprise, mettre en place des congés enfants malades, instaurer une flexibilité au niveau des horaires, GRH en faveur des chefs de famille monoparentales, aides financières…
● Organiser des ateliers de prévention sur la santé des parents célibataires (nutrition, stress, sommeil, activité physique).
● Mettre en place un service de téléconsultation et de consultation santé sur le lieu de travail.
● Organiser des cellules d’écoute et/ou d’accompagnement (intervention de coach, de psychologues…)
Accompagner les familles monoparentales : un enjeu de performance économique pour les entreprises
Faciliter la vie des familles monoparentales en entreprise rĂ©pond bien sĂ»r Ă un enjeu social. Mais au-delĂ , l’entreprise se donne les moyens d’écarter les risques d’absentĂ©isme, d’épuisement et/ou de burn-out. “Dans mon entreprise actuelle, je sais que s’il m’arrive quelque chose d’imprĂ©vu, on ne me jugera pas et il y aura une solution. Depuis que j’y suis, je suis dans une sorte d’apaisement. Et je suis beaucoup plus efficace dans mon travail.”, constate Amandine. Enfin, dans un marchĂ© du travail tendu et compte tenu de l’augmentation du nombre de familles monoparentales, accompagner ce sujet devient un enjeu de recrutement, de rĂ©tention des talents et d’amĂ©lioration de sa marque employeur. “La culture de mon entreprise est rĂ©ellement bienveillante envers les parents, pas seulement les parents solo d’ailleurs. Si un candidat avait des doutes sur ces questions, je lui dirais de venir les yeux fermĂ©s”, conclut Amandine.
* Verbatim extrait des interviews de Dominique et Amandine (* les prénoms et les situations n’ont pas été modifiées), réalisées par téléphone en janvier et février 2023.
Sources
(1) :Â https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/12/accompagnons-mieux-la-mo…
(2) :Â https://www.insee.fr/fr/statistiques/5422681
(3) : simulations effectuĂ©es par l’Observatoire des emplois de la famille de la FĂ©dĂ©ration des Particuliers Employeurs de France (FEPEM) et la FĂ©dĂ©ration française des entreprises de crèche (FFEC)
(4) : Journal of Epidemiology & Community Health le 14 mai 2015 :Â https://jech.bmj.com/content/69/9/865.short?rss=1%20